L'auberge.

Encore à Tadoussac en attendant Dom. Le temps s'étire et se
transforme en vraies vacances. Quelle faune étrange se promène en cette
ville. L'auberge, à première vue est comme toutes les autres, un lieu
de transit de hippies. Mais il suffit de cinq minutes pour se rendre
compte que toutes les générations se parlent et se mêlent. Et qu'il n'y a pas beaucoup de représentants de cette engeance horrible si judicieusement définie par mon ami Éric Poirier en Inde dans cet extrait: 

 "... de sales enfouarrés de néo-hippies trances euro trash beurk!!! le genre de gens qui se la jouent "nous sommes des enfants de la terre et partout nous appartient, et oh, by the way, nous respectons tres peu les cultures locales, même si nous disons le contraire..." des gens aux pantalons gonflants, aux dredlocks puants et aux discours pseudo altermondialistes dignes d'une classe de science po de premiere année au Cegep du vieux, en 1999. La chango familly qui occupe une plage. Affreux. Je leurs attribue en grande partie mes problèmes gastro-intestinaux. Merci."

Aurèle, par exemple. C'est lui qui héberge Maryse. Un vieux Monsieur de
72 ans qui fait voisiner, en toute logique, icônes de la Vierge avec
calendrier de filles nues près de sa porte. Un vieux ordinaire, quoi.
Il passe ses journées là-bas à discuter au milieu de tous ces gens
venus de partout au monde. Si plus de villages pouvaient avoir
quelqu'un d'allumé qui s'occupe d'un endroit tel, les régions en
seraient transformées.

On espère l'arrivée de Dom dès ce soir. Sa présence est une épice
qui nous manque en ce moment. Rien à voir avec ton odeur corporelle,
Dom...

Deuxième nuit tout à l'heure dans la maison hantée. On procède encore à quelques tests. Demain, nous partons vers la Côte Nord, en direction de Natashquan.

A.B.